La terre a cicatrisé. Le monde foule les anciens champs de batailles qui ont perdu l’odeur de la poudre, de la boue rance et du sang, oubliant que sous les talus, les feuilles et la mousse, repose à jamais le souvenir d’hommes pris au piège de l’engrenage de la guerre.

Lux Memoris plonge dans la mémoire de la Première Guerre mondiale en revisitant les vestiges du conflit sur le territoire alsacien en nous rappellant la fragilité de la paix et le prix de la guerre.

La série Ce(ux) qui Reste(nt) est dédiée en premier lieu aux soldats allemands, français et coloniaux qui ont combattu sur le front alsacien entre 1914 et 1918. Mais aussi à celles et ceux qui ont vu et voient encore leur proches devoir se battre et mourir pour le compte de leurs dirigeants. Ce travail porte sur le territoire qui m'a vu grandir. J'y ai photographié des lieux que je parcours depuis mon enfance. Il y a un biais intime et personnel dans ce choix, et pourtant, ces fantômes nous pourrions les imaginer sur n'importe quel champs de bataille... 

Les différentes approches visuelles soulèvent ici les notions d'oubli, de souvenir et de résilience dans une démarche à la fois personnelle et collective de devoir de mémoire.​​​​​​​
" On a lu des lettres de prisonniers boches. Elles sont les mêmes que les nôtres. La misère, le désespoir de la paix, la monstrueuse stupidité de toutes ces choses, ces malheureux sont comme nous, les Boches ! Ils sont comme nous et le malheur est pareil pour tous. "
Etienne TANTY 1915
" Que se passera-t-il lorsque cessera le tambourinage et que s'arrêteront les coups de grosses caisses de cet orchestre digne de l'enfer ? "
François TISSERAND
" On nous dit que nous faisons la guerre : c'est vrai que nous l'avons faite. Cela n'a pas duré longtemps. Presque tout de suite, c'est elle qui nous a pris, et conduit nous ne savons vers où. "
Maurice GENEVOIS
La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. "
Paul VALERY
Making of

Le processus photographique a changé depuis ma dernière série Northern Lights. Les photos ne sont plus conçue lors d'une unique et longue exposition. Avec l'utilisation de pochoirs plus grands, à l'échelle humaine, j'ai dû revoir ma méthodologie, optant pour la superposition d'une multitude d'expositions en post-production. Il fût donc nécéssaire d'anticiper les zones à éclairer et l'emplacement de chaque source de lumière. Le travail de post-production a révélé l'image par superpositions telle que je l'avais interprétée, imaginée, mais sans pouvoir la valider à la prise de vue.
Un procédé qui - au final - m'a donné plus de latitude quant à la création des images finales.

Les reproductions des photographies d'archives, ont été tirées à la main avec la technique du cyanotype et du brun van dyke. Tirages qui ont ensuite été localement retouchés et virés. ​​​​​​​
Lux Memoris 2024/2025
Photography : Fabrice Wittner / White Fall Lab
© Tous droits réservés : Fabrice Wittner

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